Samedi 19 avril 2008 à 4:12

Lorsque j'ai du chagrin, j'aime à laisser mes yeux se remplir de larmes. Fixement ouverts. Ne pas cligner. Laisser les mirettes se remplir de liquide lacrymal. Ne pas ciller. Submerger ces deux petits espaces. Laisser les formes alentour devenir vagues. Presque aussi tremblantes, incertaines et humides que le jus de chagrin qui envahit mes orbites.
Enfin, lorsque le volume d'eau se fait trop important, que les yeux brûlent de chagrin et d'ardeur à laisser s'échapper ce flot, se décider à lâcher prise. Et se concentrer, et imaginer ces deux gouttelettes hésitantes s'accrocher aux cils inférieurs, puis franchir cette barrière. Les sentir glisser suavement sur les joues. À savoir laquelle des deux sera la première à atteindre la commissure des lèvres. Ne pas sortir la langue, pour percevoir ce léger goût salé, mais remarquer la trace froide qu'elles ont laissée sur les joues. Alors, les laisser perler tout au bout du menton. Et attendre qu'elles s'écrasent cruellement sur ma gorge.
Et recommencer, à volonté.


Vendredi 18 avril 2008 à 23:35

Les sourcils froncés.
Le regard renfrogné.
Les dents qui grincent.
La gorge nouée.
Une enclume sur la poitrine.
Une boule au ventre.
Et la contrariété qui transpire par chaque pore.







Ca passera.

Jeudi 17 avril 2008 à 23:18

    J'aimerais vous parler de la valse du soleil et des nuages, des gouttes de pluie qui s'immiscent dans les moindres interstices et qui font naître des arcs-en-ciel.

    Ou alors, des repas avec maman. Des repas verts, entièrement verts. Il faut nettoyer les légumes à peine ôtés du petit jardin qu'ils sont déjà sur l'étal du primeur. Artichauts petits pois haricots verts pois gourmands. La seule couleur vient du rouge  des fraises du dessert. Qu'on dévore avec les doigts.

    Je pourrais aussi vous parler de la mamie d'en face, qui a quatre vingt huit ans et qui vend des chaussures démodées. Sa voix grave et sonore m'ennuie dans mes révisions, mais je l'écoute commenter des photos qui datent du début du siècle précédent: elle sait tout ça parce qu'elle est dessus.

    Je vous parlerais aussi des partiels qui approchent à grands pas et qui m'effraient. De ce stage qui ne vient pas pour cause de mon trop jeune âge et de locaux trop petits.


    Et last but not least, Il revient le 28 avril. Pourdevrai définitivement pourtoujours. Et ça...

Jeudi 10 avril 2008 à 22:05

Le chagrin m'enroule m'enserre m'enlace.
Je ne peux pas m'en défaire, il s'accroche trop fort.
Et me glace.


Parlez-moi d'ailleurs, s'il vous plaît.


Mercredi 9 avril 2008 à 11:54

L'œuf mollet, l'œuf dur, l'œuf cocotte, l'œuf à la coque, je sais faire.
Mais l'œuf au plat, je sais pas.

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