Ca y est, ça y est. Toutes les misères de la semaine dernière et de ce week-end sont passées.
Il faisait chaud dans mon appart quand je suis arrivée ce matin alors j'ai vite vite sorti ma cape mon bonnet mon écharpe mes bottes mon jean mon pull. Pour rester en soutient-gorge-culotte. Et les chaussettes. Le détail sex. Rien à faire si les voisins peuvent me voir. On est tous faits pareil. Oui, mais certains sont plus gâtés par la nature. Tout ça parce que Maman trouve que j'ai les mains froides. Puis j'ai rapidement eu froid, alors je me suis rhabillée. Et je me suis assise dans mon frigo pour le ranger. Ca, pour avoir froid, j'avais froid. N'empêche que j'suis vachement satisfaite de moi-même. C'est classé par couleurs. Dans l'bac à légumes, y'a du rouge du orange du jaune du vert clair et du vert foncé. C'est super joli.
Puis j'ai pas du tout du tout envie de faire ma dissertation pour demain. Si quelqu'un est inspiré par la décentralisation et l'État unitaire, qu'il m'envoie ses propositions. Ca, c'est dit.
Et puis jeudi y'a la fête du Beaujolais Nouveau à Saint Pierre. Han. Même que j'y vais avec Iris et Hugo va faire venir ses copains et on va les faire sortir ensemble. Puis y'aura beaucoup beaucoup beaucoup d'monde. Surtout des gens qui auront bu trop de vin. Moi, c'est simple, j'aime pas le vin rouge. Alors vous savez, Emportés par la foule qui nous traine, Nous entraîne, Entraînés par la foule qui s'élance, Et qui danse... On verra, on verra. Ca promet d'être chouette.

    Je pleure. Au soleil. J'serais drôlement à l'aise, si j'étais pas au funérarium. Maman revient. Je frotte mes joues et mes yeux pour qu'on ne voit pas que j'ai pleuré. Elle me conduit dans la salle d'attente. La grosse dame blonde dit qu'elle comprend. Que je peux m'asseoir. Les gens du funérarium sont gros et ont un humour gras. La grosse dame blonde dit qu'elle trouve que les noeuds pap' sont super sex. Et qu'elle a un p'tit porte clef avec un homme qui a une grosse b°te et elle le trouve super chouette. Elle rajoute autre chose qui est hors de la portée de mes oreilles. En tout cas, ils éclatent tous de rire. Et ils envoient des textos au 6 38 38. Chouette.
    Je reviens devant le salon funéraire. Où est exposée ma tante comme... un animal de foire. Ca craint. C'est quoi, ce gros délire, d'exposer les morts? Pour qu'on puisse se recueillir. Oui oui oui. Toute la famille est là. Mamie me demande en souriant de venir lui faire la bise. Je m'éxécute. Puis elle me murmure que je suis sacrément égoïste et sans gêne et... parce que je ne veux pas aller embrasser ma tante pour aller lui dire au revoir. Qu'elle était ma marraine et que je DOIS aller l'embrasser (Nom de D°eu!). Que je n'en ai rien à faire. Quelle crétine.
Je préfère m'écarter. Et voilà. C'en est trop. Je craque. Mais en silence. Claire me voit et vient me serrer dans ses bras pour me consoler et me dire des mots doux et me dire qu'elle me connait et que si je réagis comme ça c'est que justement j'ai beaucoup de chagrin pour que j'arrive à tout faire sortir. Elle a compris. Et je suis gênée, car c'est moi, qui devrais la consoler.