Dimanche 9 octobre 2011 à 12:53
La suite de l'histoire... Que dire?
On s'en sort bien. Plutôt bien. Très bien, même. Nous n'avons jamais été aussi soudés. Nous n'avons jamais autant profité d'être ensemble.
Mais d'autres événements que j'étais loin d'imaginer nous ont frappés. J'admets difficilement que cette vie est désormais la mienne. Une injustice inouïe.
Et pourtant. Je me bats. Pour faire bonne figure. Pour terminer mes études. J'ai eu mon Master II avec la mention Bien. J'entre en Prépa Avocat.
Comme un pied de nez à ces événements qui nous dépassent tous.
Je parcours les articles précédents. Ceux de l'insouciance. Et je suis chagrinée par tant de naïveté.
J'ai compris que pour vivre heureux, il fallait vivre cachés.
Je saurais toujours que je suis devenue une vraie adulte le 23 novembre 2010. L'âge où il faut regarder droit devant. Les dents serrées.
Et avancer, quoi qu'il arrive.
Mercredi 3 novembre 2010 à 18:58
Mais ça sera 2 ans juste pendant la semaine, puisqu'il est là tous les week-ends et pendant les vacances aussi.
Jeudi 26 août 2010 à 10:38
- Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais depuis ce matin, on n'arrête pas de voir passer les pompiers, SAMU, ambulances, et gendarmes à toute bringue. Ca doit être drôlement important.
J'ai envie de lui répondre
"C'est pour moi, maman. Tout ce monde qui se déplace. Ces gens inquiets. Il m'est arrivé quelque chose d'horrible. Je suis peut-être en train d'en mourrir."
- Ah bon mais qu'est ce qu'il se passe?
"L'Amoureux passe, toute la journée, des entretiens, dans une ville très éloignée de chez nous, au moins cinq heures de route, parce qu'un poste en or s'est libéré, et il a été sélectionné. Il est dix heures du matin, il vient d'entrer dans le bureau des Ressources Humaines, ces sacro saints dinosaures, qui, à coups de propositions alléchantes et de contrats à signer vont me faire mourrir."
- Comment ça te faire mourrir?
"S'il signe, c'est pour deux ans là-bas. Deux ans où je devrais vivre sans lui. Il me promet qu'il rentrera tous les week-ends, mais comment peut-on en être sûrs, à vingt-trois ans?
Alors d'abord, j'ai eu très peur. Ca a commencé par le coeur, qui s'est un peu fendillé. Puis je t'avoue que les autressymptômes ont été les jambes en coton, elles ne voulaient plus me porter, et les mains qui se sont mises à trembler, incapables de saisir quoi que ce soit, incapables de rester immobiles.
En même temps, mes yeux s'y sont mis. Ils n'arrêtent pas de déverser des flots et des flots de larmes. Je peux pas regarder les gens dans les yeux pendant très longtemps, parce que sinon ils se rendent vite compte que mes yeux sont remplis d'eau, et c'est pas normal, quelqu'un qui a toujours les yeux à ras bord.
Ensuite, mon estomac s'est rebélé, il ne veut plus rien ingérer. Il est tout ratatiné, tout vide, parce que je ne peux rien manger depuis au moins mardi après-midi. Je m'en souviens parce qu'on prenait le goûter toutes les deux chez le boulanger, et qu'il m'a appelée en plein milieu de mon gâteau, et quand j'ai raccroché, j'ai pas pu continuer de manger.
Par la même occasion, c'est ma bouche qui s'est mise en grève. Elle est scellée, forcément, elle est à la fois commandée par l'estomac, qui lui crie de ne pas s'ouvrir, sinon, un horrible flot nauséabond risque de s'en déverser. Et puis elle est aussi commandée par le coeur, alors dès qu'un mot en sort, il est tout tremblotant et tout déformé par les sanglots, rapport au sentiment de tristesse qu'il m'envoie.
Alors à force que tout déconne, mon cerveau aussi s'est mis à chavirer. Il m'empêche de dormir, me balançant des tas d'images, d'émotions, de sentiments, de pressentiments, de ressentiments. Un coup, tout va bien, on va s'arranger, on se verra les week-ends et dans la semaine quand je n'aurai pas cours; mais en même temps, un autre raisonnement se met en place et je réalise que non, deux ans, c'est décidément trop long.
Le cerveau, c'est quand même la commande de tout le corps humain, alors même si les bras les jambes la bouche l'estomac veulent bien reprendre du service parce que quand même, trembler tout le temps ça va bien un moment, mais à force ça fait long. Mais le boss a décidé que ça ne se passerait pas comme ça."
- Ah bon, et tu as mal, alors?
"Oui c'est horrible. C'est pour ça que tout le monde est là. Je crois que je vais mourrir. Je crois que c'est ça, mourrir d'amour. Je t'avoue que c'est désagréable, parce que je ne suis plus maître de moi, ni de mon destin.
Désormais, tout est entre les mains des R.H. Si jamais leur décision est de ne pas le garder, alors l'Amoureux sera déçu, mais il retombera sur ses pattes et on restera amoureux, à faire ce que font tous les amoureux du monde. Mais si jamais ils décident de le garder et de lui faire signer ce contrat, je sais que malgré le fait qu'il connaisse le mal qui me ronge, il dira oui, et il partira. Ca me fait très mal de savoir ça.
Il ne fait que me dire qu'il ne peut pas vivre sans moi, qu'il serait anéanti si je faisais la bêtise de mourrir d'amour, mais je ne comprends pas pourquoi il choisirait alors de s'en aller.
Comment on peut être fou de quelqu'un au point de pleurer à la simple idée de le perdre, et choisir de partir pendant deux ans?
Quand il était parti à Dublin, tu t'en souviens, il est parti pendant dix mois, à Dublin, on ne se voyait que tous les mois, il m'avait avoué qu'il avait trouvé en moi la liberté. Qu'il m'aimait tellement fort qu'être à mes côtés était devenu sa liberté. Et je lui avais répondu que j'étais tellement amoureuse de lui qu'il n'était pas que ma moitié, mais mon tout.
Pourquoi me fait-il ça, alors? Il ne veut plus être libre avec moi? Il est persuadé que son travail pendant deux ans à cinq heures de route de moi et notre grand amour pour toujours sont compatibles.
Moi je lui ai dit que je pensais pas que ça soit possible. Eh oui... comment pourrais-je être une personne incomplète pendant deux ans?"
Vendredi 4 juin 2010 à 14:40
Ca fait bizarre.
Mercredi 24 février 2010 à 22:18
Des envies de jardins anglais, bien verts, des cygnes aussi, et pour bien faire cliché, nos deux trenchs presque identiques et nos mains serrées dans Covent Garden, devant le restaurant "Chez Gérard"; et puis les dinosaures, peut-être, s'il est sage; et aussi une cup of tea accompagnée de scones et autres douceurs britanniques que j'affectionne particulièrement.