Au début, je râlais, je croyais que la voisine avait encore mis Salvatore Adamo trop fort, et qu'elle allait se mettre à chanter à tue tête, et je réfléchissais déjà à la musique que j'allais mettre encore plus fort que la sienne, toutes fenêtres ouvertes pour l'embêter - je suis un peu chipie- mais j'ai bien tendu l'oreille, et je me suis rendue compte que la pauvre voisine n'y était pour rien, pour une fois.
Un vieux monsieur joue du violon accompagné d'un violoncelle et d'un piano. Je le sais parce que c'est sa voix qui trahit son âge, il chante, mais avec tout plein de rides dans la voix.
Ils sont juste là, dans la cour intérieure juste à côté de la mienne, je les entends très bien vous savez.
J'entends aussi les gens qui les applaudissent, ils sont nombreux on entend bien toutes ces mains qui frappent l'une dans l'autre.
Les murs très hauts et très épais, en briques, recouverts de lière, ne suffisent pas à masquer ces beaux sons, et j'aime ça.
C'est fou comme la musique peut s'introduire en nous.
Il joue un peu de tout, là c'est un tango, tout à l'heure c'était une valse, et même une mélodie plaintive, juste au violoncelle, qui m'a presque faite pleurer.
Je ne sais pas si ce monsieur sait qu'outre son public juste à ses pieds, il y a tout plein de personnes juste à côté qui arrêtent de bouger dans leur appartement, les fenêtres ouvertes pour mieux l'entendre en espérant qu'il ne s'arrêtera pas de jouer avant de sitôt. Même Octave le chat a arrêté de chasser les mouches pour l'écouter.
Parce que je suis sûre que je ne suis pas la seule à m'être installée avec un thé pour l'écouter.
Dimanche 21 juin 2009 à 18:22
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